bonnie and clyde histoire d amour
Compterendu de l'entretien avec Raissa Chapelin et sa maman a Pfaffenhoffen le 4 decembre 2006 Raissa est une très jolie jeune fille,soignée et coquette.Timide et résèrvée elle parle peu et ne me regarde pas,pourtant elle manifeste des émotions. Sa maladie est évolutive,les premiers symptomes sont aparus vers l'age de 10 ans;Raissa en est
Bonniea écrit "The Story of Suicide Sal" au printemps 1932 sur des morceaux de papier brouillon alors qu'elle était brièvement détenue en prison dans le comté de Kaufman, au Texas. Le poème a été publié dans les journaux après avoir été découvert lors d'un raid sur la cachette de Bonnie et Clyde à Joplin, Missouri, le 13 avril 1933.
Unebelle histoire d'amour entre Bonny et Clyde Souvenez vous de l'histoire de ce couple inséparable Bonnie et Clyde, trouvés ensemble par les bénévoles de Scooby. Cette histoire
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Ily avait beaucoup de gens pensent à tort, dans lequel cent ans d'histoire du film, digne seulement le plus « classique » du film est louable, et le reste ne sont pas dignes de mention. Mais en fait, l'histoire des films sont si élevés que nous ne savons pas d'un bon film, une partie de la trompe du public pour « endormi » dans les vieux films, il est l'éclatement rythmique, très
nonton the walking dead season 11 episode 18. Se replonger dans le contexte historique de la sortie d’un film permet souvent de mieux apprécier celui-ci. On prend alors la pleine mesure d’enjeux propres à l’époque, d’un commentaire social sous-jacent, voire d’innovations par rapport aux techniques et procédés d’alors. Ce faisant, on constate souvent qu’il est bien des chefs-d’oeuvre qui, en leur temps, ne furent pas reçus comme tels. Difficile à croire avec le recul, mais ce fut le cas de Bonnie and Clyde, d’Arthur Penn. À l’occasion du cinquantenaire du film, le Festival de cinéma de la ville de Québec le présente ce dimanche en projection spéciale. Retour sur un film qui changea la donne à Hollywood. L’aventure naquit d’un mélange de lassitude professionnelle et de cinéphilie exacerbée. Tous deux employés du magazine Esquire, Robert Benton et David Newman se sentaient mûrs pour un changement de carrière, leurs rêves de cinéma nourris par les films de la Nouvelle Vague française. Vint cet article rétrospectif sur le couple de braqueurs Bonnie Parker et Clyde Barrow, qui avaient sévi durant la Dépression, et ce fut le déclic. Une fois leur scénario écrit, Benton et Newman l’envoyèrent à François Truffaut, intéressé mais déjà pris par son adaptation de Fahrenheit 451. Puis, voici que la star hollywoodienne Warren Beatty alla rencontrer Truffaut à Paris pour lui proposer un film sur Édith Piaf. Truffaut déclina l’offre, mais lui parla du scénario écrit par deux jeunes compatriotes américains… Scission critique À sa sortie, Bonnie and Clyde fit grand bruit, polarisant une critique qui célébra ou conspua le film avec cette propension à l’hyperbole typique de la profession. Pour l’anecdote, le défunt Festival international de films de Montréal 1960-1967 en eut la première mondiale. Dans Le Devoir, André Bertrand se montra cinglant, et bien des collègues américains se fendirent de textes aussi lapidaires que le sien. Le Bonnie and Clyde d’Arthur Penn a toutes les apparences du navet […] De l’action, beaucoup d’action pour réfléchir le moins possible des vols d’autos, des courses-poursuites à travers champs, un couple de cambrioleurs sympathiques et leurs hold-up, leurs meurtres, leurs bonnes résolutions abandonner le crime, se refaire une vie. C’est évidemment à cet instant stratégique que les rêves s’effondrent et que la justice frappe fusillade. Bonnie et Clyde gisent dans leur sang trop rouge à deux pas l’un de l’autre et sans avoir pu s’embrasser une dernière fois, malheureux Tristan et malheureuse Yseult pour midinettes. » À l’inverse, le légendaire Roger Ebert signa dans le Chicago Sun-Times une critique dithyrambique Bonnie and Clyde, une oeuvre de vérité et d’éclat, marque une étape importante dans l’histoire du cinéma américain. […] Dans Bonnie and Clyde, de vraies personnes meurent. Avant de mourir elles souffrent, horriblement. Avant de souffrir elles rient, et jouent aux dames, et font l’amour — enfin, elles essaient. Ces personnes deviennent des gens qu’on connaît, et lorsqu’elles meurent, il n’est pas agréable du tout d’être dans la salle. Quand les protagonistes sont abattus dans Bonnie and Clyde ils sont littéralement déchiquetés. Peut-être cela paraît-il choquant. Mais peut-être, à l’heure actuelle, est-il utile de rappeler que les balles déchirent vraiment la peau et les os. Sous la direction d’Arthur Penn, ce film s’adresse précisément et impitoyablement à l’époque dans laquelle nous vivons. » Dans sa critique, Ebert décrit en outre les composantes contradictoires d’un film dont il dit qu’il est à la fois rempli de beauté » et de nausée ». Ce qui contribue à cette impression de vérité », car selon lui, c’est là l’essence même de la vie, laquelle est rarement représentée au cinéma dans toute sa complexité. Au passage, Ebert mentionne le volet charnel qui est, là encore, tout sauf simpliste. S’il ne s’y attarde pas, il reste que ce seul aspect pourrait justifier maints essais. Fusillade orgasmique Car que présente d’emblée le film, sinon deux des acteurs les plus photogéniques de leur génération Warren Beatty et Faye Dunaway dont le style dans le film est encore copié à ce jour ? Ils n’ont rien à voir avec les vrais Clyde Barrow et Bonnie Parker. Plutôt que d’affaiblir le film, ce parti pris glamourisant », une fois n’est pas coutume, lui confère une profondeur accrue. De fait, ironie suprême, ces deux superbes jeunes gens si épris l’un de l’autre n’arrivent pas à consommer leur amour puisque Clyde est impuissant. De cette frustration naît une tension qui, jumelée à celle inhérente à la traque dont le couple fait l’objet, explose, littéralement, lors de l’inoubliable séquence finale. Brillamment construite, la fusillade qui clôt le film constitue une leçon de maître, notamment parce qu’on y montre une chose pour mieux en désigner une autre, et que ces deux choses sont par surcroît antithétiques. Or, grâce aux pouvoirs conjugués de l’écriture, de la mise en scène, du montage et du jeu, il y a fusion. David Thomson, qui revint sur ladite séquence dans The Guardian en 2010, en explique très bien les deux niveaux de lecture. Le réalisateur Arthur Penn, l’un des rares artistes de la violence, a conçu la fusillade au ralenti sous plusieurs angles culminant dans un montage de destruction brutalement découpé Dede Allen a fait le montage. Remarquez comment les amants devinent que c’en est fini juste avant le début de la fusillade. Il y a ces ravissants gros plans, puis cet instant de communion intime qui s’étirera jusqu’à la postérité. » Alors que les corps se tordent sous l’impact des balles, il était difficile de ne pas penser même en 1967 que ces deux personnes séparées dans l’espace vivaient l’une des meilleures scènes de baise de l’histoire du cinéma. Y avait-il déjà eu un moment où l’équation entre le sexe et la violence était plus emphatique ou enivrante ? » Ainsi, c’est dans la mort que Bonnie et Clyde atteignent enfin l’orgasme. Cette association métaphorique entre le sexe et la violence, audacieuse en 1967, est peut-être à blâmer pour la réaction épidermique de certains critiques d’alors, qu’on sent heurtés plus moralement qu’esthétiquement par le film. Seule l’Histoire Quoi qu’il en soit, et comme il se doit, c’est l’Histoire, et l’Histoire seule, qui trancha. En dépit de la controverse, Bonnie and Clyde reçut dix nominations aux Oscar et ouvrit la voie, avec Le lauréat The Gaduate, de Mike Nichols paru la même année, au Nouvel Hollywood, qui débrida un temps la production américaine avant que celle-ci ne se reformatât au cours des années 1980. Photo CC En dépit de la controverse, Bonnie and Clyde reçut dix nominations aux Oscar. Difficile, au bout du compte, de ne pas se montrer admiratif envers Roger Ebert, qui y alla de cette conclusion Il s’agit très clairement du meilleur film américain de l’année. Il s’agit aussi d’un jalon. Dans les années à venir, il est tout à fait possible que Bonnie and Clyde soit considéré comme le film phare des années 1960, montrant avec tristesse, humour et un sens du détail implacable à quoi une société en était arrivée. Le fait que l’histoire soit campée il y a 35 ans importe peu. Il fallait la camper quelque part. Mais le film a été fait maintenant et il parle de nous. » Que d’acuité, voire de prescience, dans ce texte paru il y aura bientôt 50 ans jour pour jour, soit le 25 septembre 1967. François Lévesque est à Québec à l’invitation du FCVQ.
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Lorsque Bonnie, jeune serveuse de bar lassée de la monotonie du quotidien, croise la route de Clyde, un cambrioleur marginal, toute son existence est chamboulée. Ensemble, ils braqueront des banques à travers tout le Texas, passant des petits larcins aux meurtres sans ciller. En 1967, Arthur Penn est le quatrième réalisateur à s’inspirer de ces criminels qui ont secoué l’Amérique pendant la Grande film tiré de faits réels Ils sont jeunes ! Ils sont amoureux ! Et ils tuent des gens ! » Voilà ce que l’on pouvait lire sur l’affiche originale de Bonnie and Clyde à sa sortie en 1967. Ce slogan accrocheur est en fait inspiré de la vie réelle de deux jeunes texans qui pendant la dépression des années 1930 ont multiplié les cambriolages, braquages et meurtres avant d’être arrêtés et tués en Louisiane par la police en 1934. Arthur Penn fit de leurs effroyables aventures un film aujourd’hui légendaire qui avait secoué le tout Hollywood à l’époque de sa Dunaway et Warren Beatty dans “Bonnie and Clyde” Warner Bros/Seven Arts/Tatira-Hiller Productions/Kobal/REX/ShutterstockUne première pour les scénaristesNous aurions pu penser que derrière le scénario parfaitement ficelé de Bonnie and Clyde se cachaient des experts du septième art. Mais Robert Benton et David Newman sont de véritables novices en la matière. Leur motivation principale ? L’histoire extraordinaire de ces braqueurs rebelles. Robert Benton a grandi dans la banlieue de Dallas où les crimes du couple meurtrier faisaient partis du folklore local. Grâce à leur intérêt pour le sujet, les deux auteurs - respectivement rédacteur et directeur artistique pour le magazine Esquire à l’époque - entrent en contact avec François Truffaut et Jean-Luc Godard à qui ils veulent confier le projet. Les réalisateurs de la Nouvelle Vague les redirigent alors vers Warren Beatty qui, séduit par le script, se chargera de développer le controverse et le succèsScène torride, glamourisation du meurtre, violence et humour noir… Bonnie and Clyde n’a certainement pas fait l’unanimité. Les deux héros incarnés par Warren Beatty et Faye Dunaway ont défrayé la chronique avec leur comportement juvénile et leur incessante quête de rébellion. Pourtant, malgré les critiques et le désamour de la Warner pour son propre film, l’œuvre d’Arthur Penn se voit récompensée de huit nominations aux Oscars et sept aux Golden Globes. Au box-office, les recettes sont toutes aussi bonnes puisque Bonnie and Clyde rapportera soixante-dix millions de dollars. De son côté, Warren Beatty fut récompensé pour sa foi envers son film. Pensant que le film ne rapporterait pas d'argent, Warner Bros. avait proposé à l’acteur une offre impossible à refuser un salaire de 200 000 dollars ainsi que 40% du montant brut des Dunaway dans “Bonnie and Clyde” AF archive / Alamy Stock PhotoFaye Dunaway ou Jane FondaAprès avoir travaillé avec Arthur Penn sur Mickey One, Warren Beatty s’adresse de nouveau au réalisateur pour qu’il s’occupe du projet Bonnie and Clyde. En tant que producteur et acteur principal, Beatty veut imposer Jane Fonda pour incarner Bonnie Parker. Mais l’actrice vit en France, refuse de se déplacer pour le tournage et décline donc le projet. D’autres actrices sont proposées dont Sharon Tate, Shirley MacLaine ou encore Natalie Wood. C’est finalement Faye Dunaway qui récupère le rôle. Sur le plateau, la relation entre les deux comédiens est houleuse mais cette tension a finalement servi à nourrir le film tant l’alchimie électrisante est palpable dans leurs jeux in situBraquage de la banque de Ponder, hold-up à Kaufman, cambriolage dans un petit magasin à Sherman… les amants terribles ont parcouru le Texas, écumé les petites villes et les centres pénitenciers, volant et tuant tous ceux qui pouvaient leur barrer le passage. Pour rendre son film encore plus authentique, Arthur Penn choisit de tourner les scènes dans les véritables lieux où Clyde Barrow et Bonnie Parker ont commis leurs méfaits. Cette méthode de travail a réellement aidé l’équipe, et surtout les acteurs, à se plonger dans l’état d’esprit de ces criminels tristement Dunaway et Warren Beatty dans “Bonnie and Clyde” Warner Bros/Seven Arts/Tatira-Hiller Productions/Kobal/REX/ShutterstockUn Clyde Barrow bisexuelDans la première version du script de Robert Benton et David Newman, une scène intime impliquait Clyde, Bonnie et Moss, joué par Michael Le troisième personnage était une invention des auteurs permettant de fusionner plusieurs protagonistes du gang contrôlé par le couple. De son côté, Warren Beatty a affirmé qu'il n'avait aucun problème à jouer un personnage bisexuel, mais dans les Sixties, la question d’une sexualité autre qu’hétéro reste encore tabou. L’acteur et Arthur Penn craignaient que le public considère Clyde comme un déviant sexuel et juge que son orientation avait un lien avec ses actions immorales. Pour les besoins de la narration, le duo de cinéastes décidèrent d’insinuer que Clyde Barrow était and Clyde en musiqueL’histoire d’amour sanglante de Bonnie Parker et Clyde Barrow à l’écran a inspiré le monde de la musique. Suite à la sortie du film d’Arthur Penn, de nombreux artistes leur ont rendu hommage, ou du moins, ont puisé dans la légende pour composer et écrire des chansons. L’artiste country Merle Haggard avec The Legend of Bonnie and Clyde, Georgie Flame avec The Ballad Of Bonnie & Clyde, Mel Tormé avec A day in the life of Bonnie and Clyde… et bien sûr, Serge Gainsbourg et Brigitte Bardot avec la chanson éponyme et culte sortie en 1968 sur l’album du même nom.
Romanesque de Tonino Benacquista, Gallimard — 20 Minutes Tous les jours de la semaine, la rédaction de 20 Minutes ou ses lecteurs vous proposent une idée de roman à dévorer ou à offrir. Aujourd’hui, Romanesque de Tonino Benacquista chez Gallimard 240 pages, 19€ Une citation Fuyez ensemble mais fuyez sur-le-champ, n’espérez rien de la civilisation, courez mais courez vite, ou elle vous rattrapera où que vous soyez. » Pourquoi choisir ce livre ?Parce que ce Pékin Express 2017, avec deux amoureux qui traversent un millénaire en stop est effectivement purement que la rentrée littéraire est sombre et que le roman de Benacquista est lumineux. Après dix-huit livres sur les attentats, ça peut faire du bien de s’enquiller 200 pages sur ce thème un peu vintage qu’est l’ que chercher son âme soeur pendant mille ans, c’est terriblement romantique et ça vous occupera parfaitement en attendant votre plan Tinder du jour à la terrasse de la en deux minutesL’intrigue. Au théâtre ce soir, on joue le spectacle de votre vie. Littéralement. C’est votre histoire d’amour qui brûle les planches. Alors, la cavale en Ford Capri, c’est fini. Vous oubliez que toutes les polices du monde vous recherchent et vous achetez deux places. MAUVAISE IDEE !Les personnages. Tristan et Iseut, Bonnie et Clyde, Chouchou et Loulou, bref deux amoureux séparés par les liens d’un mariage contraint qui passent leurs nombreuses vies à se lieux. La Californie, la Chine, la France, le paradis, l’enfer… Le not so Lonely Planet d’un monde immense mais peuplé d’importuns. L’époque. Le temps, lui, passe en un éclair. Mille ans d’errance du Moyen-Age à nos jours, condensés en 240 pages sans pause ni A ses débuts, Tonino Benacquista alignait les polars nerveux et haletants La Maldonne des sleepings, La Commedia des ratés. En quittant le noir pour la Blanche de Gallimard Saga, Quelqu’un d’autre, il a ajouté l’humour et la satire à sa palette. Avec ce Romanesque, il s’attaque au rose, un virage déroutant mais qui confirme que Benacquista est définitivement réalisée par la rédaction de 20 Minutes. Pour rejoindre notre club de lecture, surveillez notre rubrique . Plus d’infos prochainement...
Le Film Noir La quintessence de ce que Buñuel appelle l’amour fou » a très souvent été associée aux couples fugitifs, pas seulement dans le film noir mais au cinéma en général. Les couples en cavale sont des parias et des hors-la-loi, traqués et condamnés d’avance, généralement morts ou agonisants à la fin du film. En tant que sous-type, le couple fugitif a une longue histoire, de Scarlet Days de Griffith 1919 à Mad Love De l’amour à la folie, 1995 et Yellowknife 2002. Mais, même en admettant quelques variantes modernes telles que Thelma et Louise 1991, les films entrant dans cette catégorie ne sont pas légion. Beaucoup, sinon la plupart, furent réalisés pendant la période classique du film noir, dans les 15 ans qui s’écoulèrent entre You Only Live Once J’ai le droit de vivre, 1937 et Where Danger Lives Voyage sans retour, 1950. Le caractère obsessionnel de l’amour et l’aliénation sociale des fugitifs sont par excellence des thèmes du Noir. YOU ONLY LIVE ONCE Fritz Lang, 1937 Dans son étude sur le film noir Paint it Black, Raymond Durgnat dresse un rapide portrait du couple fugitif sous l’intitulé En cavale » Cette fois, les criminels, ou les innocents piégés, sont essentiellement passifs et fugitifs et, même quand ils sont tragiquement et honteusement coupables, ils restent suffisamment sympathiques pour que le public soit tiraillé entre, d’une part, la pitié, l’identification et le regret, et, de l’autre, la condamnation morale ou le fatalisme conformiste. » La prose de Durgnat est si dense qu’elle masque les failles de son analyse. Ce qui autorise, voire force, la pitié ou l’identification avec les innocents ou les coupables, c’est la nature de la plupart des couples fugitifs et de leur amour fou obsessionnel, chargé de désir érotique, allant bien au-delà du simple romantisme. THEY LIVE BY NIGHT Nicholas Ray, 1948 Le Noir étant autant un style qu’un genre, la manière de dépeindre la passion débordante des fugitifs est plus significative que les éléments de l’intrigue justifiant leur cavale. Certains de ces amants ne sont encore que des enfants, comme Bowie et Keechie dans They Live by Night Les Amants de la nuit, 1948 de Nicholas Ray. Par leur naïveté, illustrée par la demande de Keechie à Bowie de lui apprendre à embrasser, ce film rappelle le couple modèle de Fritz Lang dans You Only Live Once. THEY LIVE BY NIGHT Nicholas Ray, 1948 They Live by Night de Ray reprend l’aspect élégiaque de You Only Live Once, épousant presque la forme d’une fable. Ses personnages avec des noms aux consonances étranges – Bowie, Keechie, T-Dub, Chickamaw – vivent dans un monde de garages crasseux et de motels minables, en marge, loin de l’ordinaire, mais nimbé par l’aura du mythe. Ses amants fugitifs étant à peine sortis de l’adolescence, l’ironie centrale se situe précisément dans la jeunesse et l’innocence de ces héros hors-la-loi », Bowie est trop naïf pour survivre car son manque de sophistication permet à de vrais criminels comme T-Dub et Chickamaw de profiter de lui. Autrement, comment auraient-ils pu le convaincre que le seul moyen d’effacer son casier judiciaire est de s’offrir les services d’un avocat ? Or, quel meilleur moyen de trouver de quoi payer cet avocat que d’aider ses amis à braquer une banque ? Même le bon sens de Keechie ne peut sauver Bowie de son ingénuité. Elle peut l’aider en le soustrayant à l’influence de T-Dub et de Chickamaw, mais le couple ne peut se soustraire aux entraves mortelles de la société elle-même. Comme la sonnette du marieur qui joue une marche nuptiale grinçante pendant qu’il vante une cérémonie de luxe incluant un portrait instantané de l’heureux couple », le monde réelles heurte par sa médiocrité et son insensibilité. Il les leurre avec de faux espoirs d’évasion, tel que le bungalow du motel enfoui dans les bois où ils se réfugient un temps. À la fin, Bowie est coupable et doit mourir. Mais, contrairement à la façon dont Lang traite Eddie Taylor, Ray présente le sort de Bowie comme étant moins déterminé par un destin implacable que victime d’une simple malchance. On pourrait objecter que le caractère poignant des relations dans You Only Live Once et dans They Live by Night relève autant du monde romantique que de celui du Noir. L’aspect le plus sombre de ces films, surtout dans le contexte du Hollywood grand public, est que un ou les deux membres du couple trouvent la mort. Apparemment, le concept simple de rétribution morale, qui veut que les coupables meurent, sert à la fois de ressort dramatique et d’exigence dictée par le code moral hollywoodien. L’accent mis par les cinéastes sur l’innocence de leur héros, littéralement dans le cas d’Eddie qui n’est pas coupable du crime dont on l’accuse, et émotionnellement pour Bowie qui est piégé par des criminels plus âgés et fourbes, rend ces films encore plus sombres et les inscrits fermement dans le cycle Noir. TOMORROW IS ANOTHER DAY Felix Feist, 1951 Il existe des exemples plus optimistes de couples fugitifs dans le film noir. Shockproof Jenny, femme marquée, 1949 réalisé par Douglas Sirk et Sam Fuller, et Tomorrow is Another Day Les Amants du crime, 1951, de Felix Feist, réalisateur et scénariste de The Devil Thumbs a Ride de 1947 sont deux exemples où les couples en cavale survivent. Mais leur sensibilité noire » est entretenue par un amour fou. Comme dans You Only Live Once, les héros de ces deux films ont déjà été accusés d’un crime avant le début du récit. jenny, femme marquée rajoute l’élément du flic renégat » avec son personnage de contrôleur judiciaire poussé par son amour obsessif à s’enfuir avec sa détenue en conditionnelle accusée de meurtre. Tomorrow is Another Day va encore plus loin. Les deux héros forment un mélange bizarre de perversion et d’innocence. L’homme, Bill Steve Cochran, a grandi en prison, condamné pour un meurtre commis sous l’influence d’une colère incontrôlable quand il était tout jeune. Mis en liberté conditionnelle une fois adulte, il manque d’expérience sexuelle. Tel que l’incarne Cochran – plus connu pour ses rôles secondaires dont le gangster qui cocufie le Cody Jarrett de James Cagney dans White Heat L’Enfer est à lui -, Bill a une maturité physique qui contredit son retard sur le plan sentimental et émotionnel. La femme, Catherine Ruth Roman, qui devient l’objet de ses désirs obsessionnels, est une taxi-girl/prostituée. Là encore, on retrouve le thème du flic voyou, cette fois sous la forme d’un inspecteur de police qui est amoureux de Catherine, tente de la violer et se fait tuer. Comme la plupart des couples fugitifs de Hollywood, y compris Eddie/Jo et Bowie/Keechie, les amants du crime » sont des prolétaires. À l’instar du couple de Jenny, femme marquée, qui trouve du travail sur un champ de pétrole, Bill et Catherine cherchent refuge dans l’anonymat des ouvriers agricoles journaliers. SHOCKPROOF Douglas Sirk, 1948 À la fin, par une subtile ironie, aucun des deux couples de Jenny, femme marquée et des Amants du crime n’a su prendre en main sa destinée ni créer les conditions de son salut. Ils ne doivent leur survie qu’au fait d’avoir été innocentés. Pour de nombreux couples en cavale, surtout dans le contexte du film noir, le soutien émotionnel que pourrait leur apporter tout espoir d’évasion ou l’aide généreuse d’inconnus passe après leur propre passion. Quand l’amour fou tel que le décrit Buñuel est une passion dévorante, chaque action, qu’il s’agisse de se planquer, de voler de l’argent ou de tuer des intrus, est une tentative désespérée pour rester en liberté afin de donner libre cours à cette passion. YOU ONLY LIVE ONCE Fritz Lang, 1937 Bien que réalisé seulement deux ans plus tard, Gun Crazy Le Démon des arme et son couple se situent aux antipodes de l’innocence de They Live by Night. Quand Clyde montre son arme pour la première fois à Bonnie dans Bonnie and Clyde d’Arthur Penn 1967, elle caresse nonchalamment son canon. En tant que métaphore sexuelle, ce n’est rien à côté de la rencontre des amants de Gun Crazy , réalisé par Joseph H. Lewis sorti initialement aux États-Unis sous le titre Deadly is the Female, mortelle est la femme », Le premier plan d’Annie Laurie Starr Peggy Cummins, tireuse d’élite dans une fête foraine, est pris en contre-plongée tandis qu’elle entre dans le cadre en tirant en l’air avec deux pistolets. Elle lance un défi au public et Bart Tare John Dall se propose. Bientôt, ils font sauter des têtes d’allumettes sur le sommet de leurs crânes respectifs. La séquence s’achève sur leurs regards qui se croisent. Laurie, qui a perdu, esquisse un sourire enjôleur. Bart, le vainqueur dont la puissance a été établie, affiche un large sourire. Ce n’est là que leur première rencontre. Bart décroche un emploi dans la fête foraine et, dès lors, Laurie porte son béret de guingois, des pulls moulants et un rouge à lèvres vif. Jaloux, le patron de la fête foraine les vire tous les deux et le couple mène grand train jusqu’à ce que Bart ait épuisé toutes ses économies. Laurie tente de le convaincre qu’ils gagneront plus d’argent en montrant leurs talents de tireurs dans des banques plutôt que dans des foires. Comme il hésite encore, elle s’assoit sur le bord du lit, enfile ses bas d’un air faussement pudique et lâche son ultimatum c’est ça ou je te quitte. Bart capitule. GUN CRAZY Joseph H. Lewis, 1950 L’atmosphère puissamment érotique que Lewis construit dans la première partie du film n’a rien de subtil, même pour 1950, comme l’ont observé avec enthousiasme Borde et Chaumeton en 1955 Le Démon des armes, disons-le, met à l’écran un couple exceptionnellement séduisant qui n’en est pas moins meurtrier. » L’aspect physique des amants influence considérablement la perception du spectateur. La performance des acteurs peut entretenir ou contrer l’impression visuelle, souvent aidée en cela par des détails physiques tels que les costumes et le maquillage. GUN CRAZY Joseph H. Lewis, 1950 Parce qu’ils forment un si beau couple et parce que, comme le dit Bart, ils vont ensemble comme des armes et des munitions, l’intensité de leur amour fou naissant est immédiate et flagrante. Les camarades de Bart lors de la parade de la fête foraine s’en rendent compte, tout comme le propriétaire de l’attraction de tir, qui l’engage néanmoins. Si, au début, la passion de Laurie est moins visible, elle ne se marie pas moins avec Bart et place tous ses espoirs en lui. À ce stade, la folie furieuse de l’amour fou est prête à exploser. GUN CRAZY Joseph H. Lewis, 1950 À mesure que Gun Crazy, l’attraction physique entre les deux amants s’associe, pour Laurie du moins, à l’excitation que provoquent en eux leurs méfaits. Laurie explique à Bart que la peur pourrait lui faire tirer sur des innocents. Toutefois, ses vrais sentiments deviennent particulièrement clairs dans la célèbre longue prise du braquage d’une banque de la petite ville de Hampton. Durant toute la séquence, la caméra est installée sur la banquette arrière de leur Cadillac volée on voit Bart et Laurie en costumes de western, soi-disant pour participer à la parade d’une fête foraine itinérante. Naturellement, cela suggère également qu’ils sont les résidus d’une autre époque, des desperados d’une trempe plus proche de Jessie James ou de Belle Starr que de Bonnie et Clyde. Pendant que Bart se trouve dans la banque, Laurie use de ses charmes pour distraire puis assommer un agent de police qui passait par là. Cet incident l’a secouée et excitée. Quand ils prennent la fuite, elle lance un coup d’œil derrière eux, ses mains autour du cou de Bart comme pour l’embrasser. Durant ce bref regard, haletante, donnant le dos à la route en se tenant face à la caméra, son sourire est indubitablement sexuel. Selon les critères actuels, la simple insinuation qu’un acte criminel pourrait provoquer un plaisir sexuel peut paraître bien banale. Mais la construction de cette scène dans Gun Crazy, la perspective soigneusement contrôlée depuis l’arrière de la voiture et le fait que toute la séquence soit tournée en un seul plan, crée chez le spectateur une tension subtilement analogue à celle du couple. Le relâchement de cette tension à la fin de la scène est synchronisé avec l’apaisement de Laurie. Pour utiliser une terminologie moderne, elle est en train de développer une dépendance à la violence. D’abord motivée par le désir d’argent et de tout ce qu’il permet d’acheter », elle a besoin désormais de sa montée d’adrénaline. En entretenant la dépendance de sa compagne, Bart est, lui, un accro » typique. Contrairement aux couples fugitifs qui les ont précédés, qui fuient pour se sauver d’accusations injustes, Bart et Laurie ont choisi de devenir des criminels. À mesure qu’ils deviennent de plus en plus dépendants l’un de l’autre, le processus de They Live by Night est inversé. Plutôt que deux innocents dont l’interdépendance totale, platonique, devient une relation sexuelle, l’attirance purement physique de Bart et de Laurie devient un lien affectif. Il est donc logique que le point d’orgue émotionnel du film suive immédiatement leur dernier hold-up. Laurie a décidé qu’ils se sépareraient et se rejoindraient plus tard afin de semer ceux qui les traquent. Ils rejoignent une seconde voiture et partent dans des directions opposées. Soudain, au même moment, ils font demi-tour et se rejoignent. Comme les archétypes de Buñuel, le couple de Lewis s’étreint au milieu de la rue, indiquant figurativement à la société qu’ils ne se laisseront pas séparer. Après cette déclaration d’amour fou, il est entendu qu’ils doivent mourir. Ils mourront ensemble, lui la tuant dans un dernier geste pervers d’amour. [Film Noir – Alain Silver & James Ursini, Paul Duncan Ed. – Ed. Taschen 2012] TOMORROW IS ANOTHER DAY Felix Feist, 1951 THEY LIVE BY NIGHT Les Amants de la nuit – Nicholas Ray 1948 Ce n’est pas un film de gangsters, un récit sordide de sang et de misère, précise Nicholas Ray à ses producteurs, pour son premier film, mais l’histoire d’amour de deux jeunes gens qui n’ont jamais été correctement présentés au monde. » Terrifiés par le pamphlet social qu’ils sentent en filigrane l’action se situe dans les années 30, en pleine crise économique, les responsables du studio RKO repoussent, remanient, censurent le scénario. L’amour fou isole les amants, leur fait oublier leurs obligations sociales habituelles, rompt leurs liens familiaux ordinaires et, au bout du compte, provoque leur perte. Cet amour effraie la société, la choque profondément. Elle va donc utiliser tous les moyens possibles pour séparer ces amants comme elle le ferait de deux chiens dans la rue. » Luis Buñuel GUN CRAZY Le Démon des armes – Joseph H. Lewis 1950Bien que Gun Crazy Le Démon des armes n’ait été tourné que quelques années plus tard, le duo dépeint par le réalisateur Joseph H. Lewis et le scénariste Dalton Trumbo est bien loin de l’innocence des couples en cavale de You Only Live Once J’ai le droit de vivre, 1937 de Fritz Lang ou des They Live by Night Les Amants de la nuit, 1949 de Nicholas Ray. Au contraire, ces amants diaboliques annoncent l’érotisme patent des films néo-noirs postérieurs à la censure, comme Bonnie and Clyde 1967 d’Arthur Penn et Guncrazy 1992, l’hommage réalisé par Tamra Davis
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